L’Université Protestante d’Afrique Centrale (UPAC), dans sa longue histoire de plus d’un demi-siècle, a connu des générations d’étudiants et de personnels venus de tous les continents. Certains d’entre eux comme moi sont passés des bancs d’étudiants au statut d’enseignant dans la même institution mais à des époques différentes. A chaque étape, quelques souvenirs à partager restent dans les mémoires.
1977 à 1980 : L’étudiant passionné de communication
Je faisais partie de ces jeunes pasteurs de l’Eglise Protestante Méthodiste du Benin qui, à l’époque ne concevaient pas que le ministre de culte ne soit formé que dans le domaine de la théologie. C’est ainsi que poursuivant mes études théologiques à la Faculté de Théologie Protestante de Yaoundé, j’ai entrepris d’avoir une formation en communication.
A l’époque, le Centre Multimédia de la FEMEC (actuel CEPCA) dont le pasteur Daniel Ako’o était le directeur, avait un volet formation pour jeunes africains sponsorisé par la WACC Afrique. Concomitamment à mes études de théologie j’ai pu avoir cette formation en radio et presse écrite avec d’autres jeunes originaires du Cameroun, du Congo et sanctionnée par un certificat. Pour mettre mes acquis au service de la société, c’est à la faculté de Théologie que se sont déployées mes premières expériences. Avec l’autorisation du Doyen d’alors, Professeur Jacques Nagally, j’ai créé avec d’autres camarades le journal mensuel de l’Institution dénommé « FAC ACTUALITE ». Une fois par mois, Fac Actualité rendait compte de la vie sur le campus et dans la cité. Qui, d’étudiants à enseignants n’attendait pas « Fac Actualité » faire part des histoires croustillantes de la maison !!!. De même, Simon Dossou, était intimement lié à la radio FEMEC, piloté à l’époque par Jean Mvondo avec à la technique le diacre Timothée Awono NNOMO.
1986 à 2000 : Etudiant et enseignant
Revenu pour faire le cycle doctoral ouvert une année auparavant, nous étions trois candidats (deux Zaïrois et un Béninois) admis à continuer cette expérience de doctorat en Afrique avec le tout premier étudiant de ce niveau, le Rwandais Gédéon Gakindi. Conçu avec les partenaires occidentaux et les pères fondateurs africains, le cycle doctoral devait se forger au fil du temps, pour trouver ses marques en tant qu’institution sérieuse créée en Afrique, par des Africains et pour les Africains. Pour ne rien avoir à envier aux doctorats et PHD décernés dans d’autres universités sœurs en Europe et ailleurs, la barre a été placée très haute dès le départ avec la participation des professeurs « venus de là-bas » pour épauler leurs collègues en poste à Yaoundé. Après le diplôme d’Etude Approfondie (DETA) s’ouvre le temps de recherches dans les institutions bien outillées du Nord, ce qui reste très important et bénéfique pour les étudiants. La soutenance de thèse vient couronner le tout pour la gloire de Dieu. Ce schéma reste sensiblement le même jusqu’à ce jour en dehors du fait que le DETA a fait place au Master 2.
Dieu traçant son chemin à chacun, je suis passé du banc des classes à la craie comme enseignant dans les mêmes classes qui m’ont vu grandir.
- Premier doctorant Président de l’Association des Etudiants de la FTPY
- Engagé comme assistant enseignant d’Ancien Testament juste après le DETA. Puis titulaire pour la chaire d’Ancien Testament quelques années après la soutenance en 1992.
- Nommé économe pour deux ans, j’ai travaillé en étroite collaboration avec le Doyen d’alors Prof. Michael Bame Bame et la responsable des finances Madame Owono-Schneider.
- Elu Secrétaire Académique pendant quatre ans travaillant avec feu Prof Maurice Kouam alors Doyen, nous avons entrepris de profondes réformes qui ont abouti à la création de l’Université et à l’érection de plusieurs écoles de théologie en Institut puis en Université Protestante aussi bien qu’au Bénin, au Congo, au Rwanda, etc.
- Professeur visiteur dans plusieurs Facultés de Théologie africaines, nous créons avec plusieurs étudiants, toute discipline confondue, le Centre d’Etudes et de Recherches en Ancien Testament (CRAT). Pour faire bonne mesure, les autres disciplines ont créé leur cercle de réflexion. Hélas, le CRAT a besoin de renaître encore aujourd’hui.
Des bancs à la craie, il est heureux de constater que presque tous les enseignants en théologie à l’UPAC aujourd’hui ont eu le même parcours dans leur vie de ministre de culte. Et visitant les institutions supérieures théologiques du Cameroun, du Bénin, de Côte d’ivoire, du Congo, du Togo, du Rwanda, etc., la plupart de leurs enseignants viennent du cycle doctoral de Yaoundé, continuant ainsi l’esprit œcuménique des pères fondateurs de la Faculté de Théologie Protestante devenue Université. Que ce flambeau allumé en 1959 continue à briller très fort pour la GLOIRE de Dieu en Afrique et dans le monde.
Rév. Pr. Simon Kossi Dossou